Le grand voyage de Mademoiselle Prudence

 Le grand voyage de Mademoiselle Prudence, Charlotte Gastaut.- Les albums du Père castor 2010

Prudence joue seule dans sa chambre quand la voix de sa mère fait irruption dans l'image pour envahir tout l'espace de ses requêtes et recommandations « on y va, mets tes chaussures, tiens-toi tranquille.... ». Prudence s'échappe, s'envole, de page en page, loin du bruit, de nuage en nuage, traverse les pages -littéralement, des découpes laissent apparaître les attraits des suivantes- nous faisant découvrir son monde de bruissements d'arbres, d'oiseaux, de cascades, de créatures extraordinaires, où chaque sensation est une fête, où tout est permis, où tout est vivant et nous parle au creux de l'oreille. Au retour de cette espiègle traversée Prudence se retourne sur un pied de nez, nous laissant pantois, dans l'ivresse du monde réenchanté qu'elle nous a permis d'entr'apercevoir. Un extrait d'essence d'enfance jubilatoire.

Les mamans mettent honteusement leur main devant la bouche, s'entendant proférer ces consignes tue-la-joie maintes et maintes fois. Soudain troublées en soulevant le rideau de l'enfance, la petite fille en elles se pâme d'aise et prend se revanche sur la maman casse-pied. ça se voit dans leurs yeux, la honte, puis le sourire. Alors tous s'émerveillent. Les petits se lèvent pour toucher. Oh, là ! Et là ! Z'aime lui, dit Florine en désignant le grand monstre rond et doux qui rappelle le Totoro de Myazaki. Ze le connaît. La chance !