A-A-A-A-Atchoum !

A-A-A-A-Atchoum ! Philip C. Stead, ill. Erin E. Stead.- kaléidoscope 03/2011

Amos est un homme dont la bouille désuète presque triste ne se départ jamais d'un fin sourire. Il parle à son sucrier et travaille au zoo. Tous les matins il s'y rend très tôt et prend le temps de rendre visite à ses vieux amis. "Il joue aux échecs avec l'éléphant (qui réfléchit longuement avant chaque déplacement), fait la course avec la tortue (qui n'a jamais perdu), s'assied sans bruit près du manchot (qui est extrêmement timide), prête son mouchoir au rhinocéros (qui a toujours le nez qui coule), lit des histoires au hibou (qui a peur du noir)." Chacun est considéré dans son individualité, simplement et justement. La réflexivité est déjà à l'oeuvre comme l'évoque la position en miroir des jambes d'Amos et des pattes de l'éléphant quand ils sont concentrés sur leur partie d'échecs, idem avec le pingouin. Quand un jour Amos tombe malade et ne peut aller travailler, ses amis s'inquiètent et se rendent auprès de lui. Ces pages sans texte où les animaux quittent le zoo, attendent puis prennent le bus sont bouleversantes. Dans la silencieuse patience de leurs postures, on accède à l'évidence du lien invisible qui les relie, toute leur détermination. Heureux de cette visite, ils renouent avec leurs jeux qui sont de si délicates façons de prendre soin de l'autre, de se soigner réciproquement, imperceptiblement. L'attention au minuscule est si belle et les détails ! Le lapin lisant le journal dans le bus, le pingouin et l'éléphant se tenant par la patte/trompe, le petit oiseau et la souris en grand dialogue sous le lit, la plante du pied nu d'Amos posé sur le mufle du rhinocéros... un catalogue de tendresse.