Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'Atelier des Merveilles
14 septembre 2011

Saltimbanques

Saltimbanques Saltimbanques, Marie Desplechin, ill. Emmanuelle Houdart.- Thierry Magnier 2011

Le nouvel album de la toujours bouleversante Emmanuelle Houdart est une galerie de portraits extraordinaires et d'histoires singulières écrites par Marie Desplechin. Personnages difformes à la vie hors norme, ils sont les héros du jeune narrateur Adrien Soie, spectateur amoureux du cirque. Chaque année, il les a attendus et observés jusqu'à devenir un jour leur Monsieur Loyal. C'est ainsi qu'il nous les raconte, magnifiés par le graphisme hanté d'Emmanuelle, la flamboyance des couleurs, son incomparable étrangeté. Les sœurs siamoises bientôt séparées, l'homme-tronc fabulateur, la magnétique femme à barbe, le colosse au cœur de pivoine, la sirène punk... entrelacent leurs folles histoires et leurs tortueux destins au sein du cirque où leur monstruosité devient belle. Cette soudaine familiarité nous rappelle que sous l'apparente souffrance la même quête universelle du bonheur reste à l’œuvre.

Les images racontent déjà des histoires très fortes, les corps cryptés, leurs habits de signifiance, tout parle. Les regarder est fascinant. On pourrait presque se passer de texte... Mais les aventures que tresse la narration entre les personnages est autre chose encore, de nouvelles fenêtres qui s'ouvrent. (La seule qui nous gêne, c'est cette tierce page blanche dans la mise en page qui ne me dit rien.) Et puis il y a cette phrase :

"Nous faisions tous partie de la famille de ceux qui ne sont pas comme les autres, et qui n'y tiennent pas spécialement. Nous étions les artistes de nos existences. Nous avions pour destin de stupéfier les gens du commun, de les émerveiller et de les faire trembler. Pas de leur ressembler."

Pour notre plus grande joie, Emmanuelle Houdart a accepté de faire la couverture de notre prochaine bibliographie thématique qui évoquera les discriminations, la différence, la singularité. Étonnant, non ?

Publicité
Publicité
Commentaires
L'Atelier des Merveilles
Publicité
Newsletter
Archives
L'Atelier des Merveilles
Publicité